Hôpital Gouvernemental de Haute Sécurité Sainte Lucie, Ariel City, Ariel , le Centre - 9h20 TU - 08/08/2526
Le Docteur Masson est excellent dans son domaine.
Le cœur.
Aujourd’hui encore, il va faire des petits miracles, remplaçant ou réparant les cœurs malades de ses patients.
L’un d’eux est en cours de préparation, on devrait le prévenir sous peu
qu’il s’est enfin endormi. Travail de routine pour ce cas.
Dernière inspection, par acquis de conscience, aux scanners holographiques… Une petite piqûre, en visant bien, pour injecter des nanites réparatrices, rien de bien méchant.
Il se souvient pourtant chaque fois de la boucherie que cela pouvait être dans le temps, d’après ses cours d’histoire de la médecine.
Ce patient là serait même probablement mort, à une autre époque…
Tout serait réellement parfait, si ce n’était ce mal de crâne qui amplifiait…
Un beep à sa ceinture. Le patient est endormi, c’est le moment…
Il ajuste sa blouse et rejoint les infirmières au chevet du malade,
étendu, comme sans vie sur la table d’opération. Masson a un mauvais
pressentiment.
Ce bourdonnement… Il y a quelque chose qui cloche… Il tapote la lampe au dessus de la table, vérifie le néon… Tout semble fonctionner…
Sauf les infirmières, elles font toutes une drôle de tête, et certaines se massent les tempes, signalant par là un mal de crâne prononcé, elles aussi…
Et ce bruit…
Tant pis, d’autres patients doivent recevoir sa visite également. Il approche sa seringue de la poitrine du patient, quand les lumières se mettent à vaciller. Il avait donc raison… Mais… C’est général ?
Il repose la seringue et va voir dans le couloir…
Partout, les lumières clignotent, et les gens commencent à paniquer un peu… Un vigile appelle au calme plus loin. Le générateur de sûreté va prendre le relais d’un instant à l’autre...
Ailleurs, un hystérique cri à l’attentat terroriste
Et CLUNG…
Tout s’éteint… Le silence est complet… Tout le monde attend le retour de la lumière…
Le silence… Hormis ce bourdonnement persistant… S’il pouvait s’arrêter !
C’est bizarre… La lumière ne revient pas…
Quelques infirmières se précipitent vers des patients ne survivant que grâce a des machines…
Et les premiers cris d’urgence fusent… Puis ceux de panique, dans le noir total…
Absolument rien ne fonctionne…
Masson tâtonne sa montre, cherchant le bouton pour éclairer le cadran, pour avoir un peu de lumière, juste un peu. Mais même ça refuse de fonctionner.
Une sensation étrange l’envahit, lui toujours si calme… Son pouls s’accélère, il a la peau moite et tremble légèrement… Il angoisse, il a peur, vraiment peur, et il se réfugie dans un petit recoin…
Soudain une vive lumière venant de l’extérieur éclaire la scène… bien trop éblouissante pour la rendre visible… On dirait un tube, au loin… Et un grésillement accompagne cette lumière, en plus du bourdonnement… On entend des cris lointains, qui s’approchent avec la lumière… Et une puanteur horrible…
Quand le rayon frappe le bâtiment, Masson comprend enfin… Ce rayon, c’est la mort… Il brûle la chair qu’il touche, laissant tout le reste intact… Il le comprend en voyant les gens gesticuler en hurlant et en grésillant, se transformant en poussière sous ses yeux…
Il ne sait plus bouger… Le bourdonnement est assourdissant, et le rayon approche… approche…